Un concept militant et un principe contaminant…

- dernière modification le 23/01/2009 -


La philosophie du Libre est née en 1984 avec la naissance du projet GNU lancé par Richard M. Stallman, un informaticien du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Celui-ci voulait s'opposer au mouvement de privatisation du domaine informatique avec l'arrivée des systèmes d'exploitation propriétaires en créant un systême d'exploitation libre et universel.
Il est à l'origine du projet GNU et de la licence publique générale GNU-GPL. On ne peut comprendre réellement ce qu'est le projet GNU si on en néglige ses motivations, relevant de l'éthique et de la philosophie politique. Il vise en effet à ne pas laisser l'homme devenir l'esclave de la machine et de ceux qui auraient l'exclusivité de sa programmation, et œuvre pour une libre diffusion des connaissances, ce qui n'est pas sans avoir d'importantes implications politiques, éthiques et philosophiques.
Le projet a abouti avec la création du noyau du système d'exploitation élaboré par Linus Torvalds, baptisé GNU-Linux.

Pour ses défenseurs, le logiciel libre s'oppose au logiciel propriétaire où seuls les droits d'utilisation sont vendus. De plus, il se fonde sur la liberté, l'égalité et la fraternité.

Pour en savoir plus, vous pouvez visionner la conférence de Richard Stallman à l'ENST du 03 avril 2007 (à droite) : un sujet qui dépasse en fait aujourd'hui le strict cadre du logiciel libre pour ne pas être loin de proposer un véritable projet de société.

D'autres interventions "du gourou du GNU "sont à télécharger sur le site de l'APRIL ; des ressources audio et vidéo répondant à de nombreuses questions sont également accessibles.
Le format libre OGG est souvent utilisé ; il est lu par les logiciels libres VLC ou Audacity.


nécessite Flash Player

De plus, un logiciel libre n'est pas forcément gratuit ; l'ambiguïté provient de l'expression d'origine, free software, puisqu'en anglais free signifie aussi bien libre que gratuit (voir le portail sur les logiciels libres). Selon la définition de la Free Software Foundation, un logiciel libre fait référence à 4 types de liberté pour l'utilisateur du logiciel :

  1. La liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages (degré 0).
  2. La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à vos besoins (degré 1).
  3. La liberté de redistribuer des copies, donc d'aider votre voisin (degré 2).
  4. La liberté d'améliorer le programme et de publier vos améliorations, pour en faire profiter toute la communauté (degré 3) ; et obligation de maintenir la licence GPL sur tout logiciel dérivé afin de garantir les 4 libertés ci-dessus.

Dire qu'un logiciel est libre nécessitefonc la diffusion du code, le code source du programme. La diffusion de ce code source est primordiale car elle permet la compréhension du programme et la modification a posteriori. C'est pour cela qu'on dit souvent du logiciel libre qu'il est "open source".

Toutefois, "Le Logiciel Libre et l’Open Source sont les slogans de deux mouvements distincts, véhiculant des philosophies différentes. Dans le mouvement du logiciel libre, notre but est la liberté de partage et de coopération. Nous disons que le logiciel propriétaire est anti-social parce qu’il piétine la liberté de l’utilisateur final : nous développons du logiciel libre pour échapper à cela." (R. Stallmann)
http://www.gnu.org/philosophy/free-software-for-freedom.fr.html

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1. Les licences

1.1. Les licences logicielles

Le Mouvement du Logiciel Libre n'a rien à voir avec les pirates et le mouvement des hackers, du moins dans sa conception idéologique. Il milite pour une plus grande liberté mais dans le cadre de lois et de licences spécifiques. Les philosophes du libre ont ainsi créé la licence GNU GPL (Licence Publique Générale) qui établit les bases du copyleft ou "gauche d'auteur"(en opposition au copyright ou "droit d'auteur").
La licence GPL ne donne pas à l'utilisateur des droits de redistribution sans limite. Le droit de redistribuer est garanti seulement si l'utilisateur fournit le code source de la version modifiée. En outre, les copies distribuées, incluant les modifications, doivent être aussi sous les termes de la GPL.

Cette condition est connue sous le nom de copyleft, et il obtient son origine légale du fait que le programme est copyrighté et donc l'utilisateur n'a aucun droit de le modifier ou de le redistribuer. Le copyleft emploie ainsi le copyright pour accomplir l'opposé de son but habituel : au lieu des restrictions imposées, il accorde des droits d'utilisation. C'est pour cette raison que le GPL est décrite comme un détournement du copyright.
Le copyleft s'applique uniquement quand une personne veut redistribuer le programme. On est autorisé à faire des versions modifiées privées, sans aucune obligation de divulguer les modifications effectuées sur le programme s'il n'est distribué à personne.
voir la Foire Aux Questions (FAQ)…


Un comparatif complet des différentes licences
sur http://mjules.free.fr/licence/comparaisons_licences.htm

 

Ces lois encadrent en obligeant les copies modifiées d'un logiciel libre à accorder les mêmes libertés que le logiciel de base. C'est le principe contaminant du Libre.

 En somme :
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1.2. Les licences de contenus : les licences Creative Commons et la licence Art libre

A. les licences Creative Commons

L’objectif recherché est d’encourager de manière simple et licite la circulation des œuvres, l’échange et la créativité. Creative Commons s’adresse ainsi aux auteurs qui préfèrent partager leur travail et enrichir le patrimoine commun (les Commons) de la culture et de l'information accessible librement.
Creative Commons propose gratuitement 6 contrats-type de droit d'auteur, inspirés par les licences libres, les mouvements open source et open access, pour diffuser vos créations et autoriser à l'avance le public à les utiliser selon vos conditions :

  • accorder plus de libertés que le régime minimum du droit d’auteur ;
  • autoriser à l’avance le public à effectuer certaines utilisations selon les conditions exprimées par l’auteur, tout en conservant ses droits :
    • l’autorisation de reproduire, distribuer et communiquer cette création au public, à condition de le faire à titre gratuit ;
    • des options à sélectionner par le titulaire des droits qui choisit un contrat sur le site Creative Commons ;
  • faciliter la diffusion, la recherche et la réutilisation d’œuvres dans d’autres créations (textes, photos, musique, films, sites web…)

Simples à utiliser et intégrées dans les standards du web, ces autorisations non exclusives permettent aux titulaires de droits d'autoriser le public à effectuer certaines utilisations, tout en ayant la possibilité de réserver les exploitations commerciales, les oeuvres dérivées ou le degré de liberté (au sens du logiciel libre).

  • aux titulaires de droits : de choisir et d’exprimer simplement les conditions d’utilisation de leurs œuvres (et particulièrement dans l'éducation)
  • aux utilisateurs : de ne pas avoir à négocier systématiquement une autorisation avant toute utilisation.
Comment ?  1.    2.
 en savoir plus :

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B. La Licence Art Libre

C'est un contrat qui applique le concept du « copyleft » à la création artistique. Elle autorise tout tiers (personne physique ou morale), ayant accepté ses conditions, à procéder à la copie, la diffusion et la transformation, comme l'exploitation à titre gratuit ou onéreux d'une œuvre à condition qu'il soit toujours possible de la copier, la diffuser ou la transformer.

Elle a vu le jour en juillet 2000, suite aux rencontres Copyleft Attitude qui se sont déroulées à « Accès Local » et « Public », deux lieux d'art contemporain à Paris. Soumise au droit français (car apparue dans ce cadre), elle est cependant valide dans tous les pays ayant signé la Convention de Berne (cette convention établit une norme juridique internationale sur la propriété littéraire et artistique).

Si, en règle générale, l'application du droit d'auteur conduit à restreindre l'accès aux oeuvres de l'esprit, la Licence Art Libre, au contraire, le favorise. L'intention est d'autoriser l'utilisation des ressources d'une oeuvre ; créer de nouvelles conditions de création pour amplifier les possibilités de création. La Licence Art Libre permet d'avoir jouissance des oeuvres tout en reconnaissant les droits et les responsabilités de chacun.

 Cette licence est consultable sur http://artlibre.org/licence/lal.html

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2. Les formats de fichiers : clé de voute d'un système d'échange libre

« Quiconque appose sur une page du web un logo du type : Cette page est optimisée pour le navigateur X est quelqu'un qui semble souhaiter revenir à l'époque préhistorique d'avant le web, lorsque l'on avait très peu de chances de pouvoir lire un document écrit sur un autre ordinateur, un autre traitement de texte, ou un autre réseau. »
Tim Berners-Lee (inventeur du Web) dans Technology Review, Juillet 1996

2.1. Les formats ouverts

Que vous écriviez un article, modifiez une image, construisiez une page web, écoutiez un morceau de musique ou regardiez un film sur votre ordinateur, vous avez à faire à des fichiers. Pour que ces fichiers puissent être ouverts, lus ou modifiés par vos logiciels préférés, il faut qu'ils aient un format. C'est ce qui permet à un logiciel d'interpréter les données brutes d'un fichier.
Souvent, les formats des fichiers sont indiqués par leur extension : le suffixe (souvent trois lettres) attaché au nom de fichier. Il existe des formats de fichiers pour chaque type d'infomation : textes, images, sons, équations mathématiques, cartes géographiques...

En utilisant des formats de fichiers ouverts, vous gardez la maîtrise sur les données enregistrées sur votre ordinateur, vous pouvez les relire ou les modifier quand vous le souhaitez, vous pouvez les échanger avec d'autres. On parle d'interopérabilité.
A l'inverse, l'objectif des formats de fichiers fermés est de vous rendre captif d'un logiciel propriétaire. Si l'éditeur de ce logiciel disparaît ou décide de ne plus développer son produit, vous perdez la capacité de lire ou de modifier. De plus, vous ne pouvez échanger qu'avec les utilisateurs équipés du même logiciel. Ceci rejoint les enjeux du logiciel libre et notamment la pérénité.
Déjà en 1998, Robert Di Cosmo nous faisait part de cette réflexion dans Piège dans le cyberespace et dans Le hold-up planétaire

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2.2. Compatibilité, standard de fait et interopérabilité

3 schémas p our comprendre ces différences ( proposés par Camille Moulin sous licence Créative Common BY)

La compatibilité est la possibilité pour deux systèmes de types différents de communiquer ensemble.
Le standard de fait : Lorsqu'un acteur devient dominant dans un domaine, les autres acteurs font en sorte d'être compatibles avec lui. Avantage : l'ensemble des systèmes peuvent à peu près communiquer ensemble. Inconvénient : l'acteur dominant contrôle d'une certaine manière cette possibilité.
L'interopérabilité est la possibilité pour différents systèmes de communiquer entre eux sans dépendre d'un acteur particulier. Pour garantir l'interopérabilité il faut veiller à utiliser des formats de fichiers ouverts, c'est à dire dont les spécifications sont connues et accessibles à tous.
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2.3. Exemples pour gagner son autonomie

Le format ouvert existe avant tout par sa documentation ... Si un besoin autour du format apparait , créer un outil est possible (accessibilité), alors que le format fermé n'existe que par le logiciel (ou service) qui lui est rattaché. De plus, tenter de le comprendre est illégal (maintenir l'ignorance).
En utilisant des formats fermés : on propage sa dépendance aux autres, en utilisant des formats ouverts : on reste avant tout un créateur de contenu. Pour gagner cette autonomie, utilisez les bon formats grâce au tableau suivant :

Fonctionnalité Format fermé (ou propriétaire) Format ouvert
Texte formaté Document Microsoft Word (.doc) Texte formaté Rich Text Format (.rtf)
Texte formaté OpenDocument (.odt)
Tableur Document Microsoft Excel (.xls) Tableur OpenDocument (.ods)
Présentation Document Microsoft PowerPoint (.pps, .ppt) Présentation OpenDocument (.odp)
Diagramme Document Microsoft Office Visio Diagramme OpenDocument (.odc)
Base de données Document Microsoft Access (.mdb) Base de données OpenDocument (.odb)
PAO Document Microsoft Publisher (.pub) PostScript (.ps)
PDF (.pdf)
Web   HTML (.htm, .html)
XML (.xml)
Images Tagged Image File Format (.tiff, .tif)
JPEG 2000 (.jp2, .j2c)
Graphics Interchange Format (.gif)
Bitmap (.bmp )
JPEG (.jpeg, .jpg)
Portable Network Graphics (.png)
Audio WAVEform audio format (.wav)
MPEG-1/2 Audio Layer 3 (.mp3)
Windows Media Audio (.wma)
Advanced Audio Coding (.aac)
Free Lossless Audio Codec (.ogg)
Vorbis (.ogg)
Speex (.ogg)
Musepack (.mpc)
Vidéo Moving Picture Experts Group (.mpeg)
DivX (souvent .avi)
MOV
WMV
FLV
Theora (.ogg)
Compression de données ZIP (.zip)
RAR (.rar)
ACE (.ace)
7z (.7z)
gzip (.gz)
bzip2 (.bz2)

en savoir plus :

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3. Les communautés d'utilisateurs

3.1. La notion d'utilis-acteur

Autour de l'idée du Libre s'est constituée une importante communauté de programmeurs, d'utilisateurs, de traducteurs, de graphistes. Ceux-ci travaillent dans des dizaines de milliers de projets, dont l'envergure et le mode d'organisation sont très variables. Cependant, dans la majorité des cas, le développement est massivement décentralisé et Internet est au coeur de l'organisation des projets.
Les Logiciels Libres sont réalisés par des milliers de développeurs à travers le monde. Ces personnes travaillent pour des entreprises, des administrations publiques ou territoriales, des laboratoires de recherche publics ou privés, ou sont de simples programmeurs passionnés, férus d'informatique, les hackers .

Eric S. Raymond a comparé la spécificité des méthodes de développement du logiciel libre à un «bazar». La forte croissance du libre, dès le milieu des années 1990, ne peut s'expliquer sans les notions de communauté et d'utilisateurs actifs.
Dans son essai, La Cathédrale et le Bazar, il expose les différences fondamentales entre le processus de développement de ces logiciels open source et celui des logiciels propriétaires. Il le compare à un bazar : le développement des logiciels se fait par la coopération d'une multitude de développeurs, et se caractérise par une adaptabilité et une flexibilité impossible dans une structure organisée de façon hiérarchique.
À l'inverse, une organisation hiérarchique est nécessaire à l'élaboration d'un code fermé pour construire ce qu'on appelle un logiciel propriétaire, mais elle entraîne des inconvénients d'adaptabilité notamment : c'est ce qu'il appelle une structure de cathédrale.


Dans ce modèle communautaire de développement, la relation entre l'utilisateur et le développeur n'est plus une relation de client à fournisseur, mais de personne à personne, privilégiant l'entraide. L'utilisateur devient acteur du processus de création, et participe à l'amélioration du logiciel.
En pratique, les « communautés » virtuelles d'utilisateurs / contributeurs sont particulièrement efficaces pour trouver des solutions aux problèmes qui leur sont soumis. Cette liberté se gagne ; elle vous demande une implication : c'est la notion d'utilisacteur (néologisme né des mots utilisateur et acteur, le mot semble être apparu pour la première fois lors de réunions du libroscope).

Un utilisacteur est un utilisateur de logiciel qui devient un acteur en favorisant l'utilisation, la promotion et en améliorant le logiciel. L'utilisateur n'est plus isolé à utiliser seulement un produit, il peut influencer le développement du produit grâce à ses contributions. Ce fonctionnement signifie qu'un projet peut vivre, mourir, renaître en fonction des besoins et des envies des utilisacteurs.

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3.2. Des projets multiples et innovants

Distribution Linux  
Mandriva
Ubuntu - Kubuntu - Xubuntu
OpenSuse

Comment choisir sa distribution Linux ?
Guide de "survie"
du débutant Linux

 
   
Distribution Linux pour l'éducation  
Edubuntu
Freeduc
Freeduc-sup

L’association SCIDERALLE assure soutien et promotion à des projets visant à fournir à tout public des logiciels et ressources libres pour l’éducation.

 
     
Produits utiles à l'école, au collège, au lycée…  
GEPI (pour Gestion des Elèves Par Internet)
Prométhée (ENT)
AbulEdu
PMB (pour PHP My Bibli)
Moodle (plateforme d'apprentissage)
Claroline (plateforme d'apprentissage)
Dokeos (plateforme d'apprentissage)
e-Groupware (gestion de projets)

Qu’est-ce que c’est ?
La Framakey est une compilation de Logiciels Libres pour Windows, prêts à l’emploi sur clef USB qui facilite la vie des utilisateurs nomades.
L’objectif est de vous proposer les meilleurs des Logiciels Libres, préinstallés et prêts à être utilisés directement depuis votre clef USB. Par conséquent, vous n’avez rien à installer, et l’utilisation des logiciels se fait de façon sécurisée et sans laisser d’informations personnelles sur les machines sur lesquelles vous utilisez votre Framakey.
En savoir plus…


     
Projets collaboratifs concernant des contenus


Sésamath interview - forum - manuels en ligne  
Wikipédia mode d'emploi  
Wiktionnaire explications  
Wikimedia Commons
des médias (images, sons, vidéos)
libres de droits
 
Open Clip Art Library
des "clip-arts" libres de droits
 
AgoraVox : le média citoyen
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IncipitBlog
des livres lus par des volontaires
 


 
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3.3. Et l'éducation ?

Les logiciels libres figurent parmi les chantiers que la Direction générale du SCEREN-CNDP a confiés à sa "Mission Veille technologique et industrielle", mais peu de moyens lui sont accordés. Récemment, c'est une timide tentative de mutualisation sur  avec SIALLE (Service d'Information et d'Analyse des Logiciels Libres Éducatifs) qui a vu le jour…
Le cadre général est celui défini par l'accord signé par le Ministère de l'Education Nationale et l'Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres (AFUL) en octobre 1998, et qui vise à favoriser le déploiement des logiciels libres dans le système éducatif, et ainsi à leur faire une place à l'École dans une situation de pluralisme technologique.

Le chantier est énorme, car il s'agit principalement d'impliquer les enseignants dans l'utilisation des outils pour les intégrer à leur pédagogie… Le problème technique est second, il faut d'abord donner du temps aux enseignants pour pour que la réflexion sur les situations d'apprentissages et d'évaluation contextualisées puissent être mises en place.

A lire et/ou à voir et/ou à écouter :


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