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Mardi 23 Avril 2024 , il est 12:24.

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Titre La Religieuse
Auteur Diderot

Edition © Éditions GF Flammarion, Collection édition avec dossier, 2009 - [ Première publication en 1796 ]

Genre Roman
Registre Pathétique

Personnages principaux # Soeur Suzanne
# La supérieure Moni
# Sainte Christine
# La supérieure de St-Eutrope

Appréciation personnelle
Critique - Analyses




Diderot écrit en 1760 « La religieuse », qui sera seulement édité en 1796. Ce roman sous forme de mémoire fait alors scandale à cette époque, à cause d'une certaine obscénité.



Ce roman dénonce le réalisme social, Diderot est contre l'ancien régime qui dit que le père a l'autorité sur toute sa famille.



Ce roman est aussi une histoire vraie, c'est pour cela que Diderot a voulu écrire cette histoire pour dénoncer les problèmes dans les couvents religieux. En effet, Marguerite Delamare a été l’inspiration dans se roman pour le rôle de Sœur Suzanne.



Suzanne est envoyée au couvent par la faute de sa mère, pour la rédemption. Elle se sacrifie pour réparer les erreurs de sa mère.



Ce roman est écrit à la première personne du singulier. On peut se mettre alors à la place de Suzanne et imaginer ce qu’elle a pu subis. Ce qui fait intervenir l’émotion. On comprend alors sa souffrance.


De plus, c’est un roman qui est semblable à un journal intime, une autobiographie.



Diderot mêle également plusieurs registres qui sont complémentaires. Comme le registre pathétique, qui émeut le lecteur, qui prend pitié face à Suzanne, mais aussi le polémique pour dénoncer ces différents abus qui ne devraient pas exister.



 


Dans ce roman, plusieurs thèmes y sont développés :


 


- La solitude de l’héroïne, autant au niveau familial car elle est rejetée par ses parents et ses sœurs. Que dans le milieu social, dans le couvent Sainte Marie, elle est mise à l’écart des autres, notament pour sa supérieure.


- Enfermée, elle ne côtoie pas la liberté, chez ses parents elle est prisonnière dans une pièce, et au couvent elle n’a pas le droit de sortir, de rencontrer des gens, encore pire, elle est dans sa cellule ou dans le cachot. D’ailleurs elle vivra encore enfermée lorsque qu’elle s’échappe, car elle a peur d’être repris.


- La souffrance, tant moral que physique. Elle est persécutée par son ancienne supérieure, et ses autres sœurs. Elle n’a pas convenablement à manger ni à boire, ni d’habits correct.


- Mais surtout l'innocence. Elle est jeune, et tout ce qu’elle subit n’est pas de sa faute. Elle doit accepter son sort.


 



Les sentiments dans les couvents sont contradictoires, l’amour se change en haine (pour la famille de Suzanne), l’autorité se change en despotisme, l’amitié se change en jalousie, et le corps privé en morbide et hystérie.


 




 Ce roman, est complexe sur son genre, il est mêler de libertinage, avec sa supérieure dans son dernier couvent, fantastique, la folie également subit par sa dernière supérieure, et le policier, on ne saura jamais qui est le père de Suzanne.


 




 


Par ailleurs, dans son roman, Diderot essaye de faire passer un message :


La place des femmes dans le monde est minime, et surtout inférieure à celle des hommes.


Mais surtout au niveau de la religion, ici la religion montre un abus social étant donné qu’elle contraint une femme à être obliger de vivre une vie qu’elle n’a pas choisie. Diderot ne veut pas voir cette forme de religion. Celle qui exploite les couvents non pas pour la religion, mais pour enfermer des femmes qui "dérangent". On peut alors parler de préjugé moral et superstision.



D’ailleurs, il conteste également que vivre enfermé soit dangereux pour tout être, car cela peut entraîner la mort, la folie.


 


En lisant ce roman, on comprend que Sœur Suzanne est courageuse, émouvante car elle supporte toutes les épreuves qui ce présentent à elle. Mais aussi ferme, pour repousser les avances de sa dernière supérieure.






Les trois supérieures sont semblables au fond d’elles mêmes. Elles sont toutes trois privée de liberté et cela les transforme en mystique en évoquant l’admiration, en sadique en mettant en avant l’horreur et en lesbienne en dévoilant la pitié.



 


Ce roman est donc dénonciateur, Diderot souhaite faire ouvrir les yeux sur les aspects négatifs de la religion et de ses abus sociaux.



Résumé


Au XVIIIe siècle, Suzanne Simonin est une enfant bâtarde, en effet, sa mère a commis une erreur de jeunesse. Pour cela, elle l’envoie au couvent pour réparer sa faute avec le soutient de son mari et l’oblige à faire ses vœux. Elle est d’abord envoyée dans le couvent de Sainte-Marie, où elle se lie d’amitié avec la supérieure Moni, mais celle-ci va mourir, alors une nouvelle supérieure, Sainte Christine, qui est tout l’inverse de la supérieure qui l’a précédé. La religieuse va alors subir un calvaire, car Suzanne souhaite rompre les vœux faits au début et entamé un procès, qu’elle perdra par la suite et qui l’obligera à rester au couvent. C’est pourquoi la supérieure va lui faire les pires humiliations morale et physiques tout comme les autres religieuses. Mais l’avocat de Suzanne, va tout faire pour la transférer dans un autre couvent et va l’obtenir. Elle va alors dans le couvent de Saint Eutrope. Elle y entre avec toujours pas de foi pour la religion. Sa nouvelle supérieure va être plus que proche de sa protégée. Comprenant que cela est immoral, elle va s’éloigner d’elle et cette dernière va finir folle. La supérieure sait également que c’est mal, c’est pourquoi elle va se faire mourir en jeûnant. Suzanne sait qu’elle ne peut rester dans un couvent, elle va alors s’échapper grâce au Marquis, elle va vivre dans la peur d’être un jour, enfermée à nouveau dans un couvent.


 



Extrait choisi
et justification



Extrait de la page 74 :



« - Personne ne peut savoir mieux que moi ce que je mérite, et je suis bien forcée de m’avouer qu’en me soumettant à tout, je ne mérite rien ; je suis lasse d’être une hypocrite ; en faisant ce qui sauve les autres je me déteste et je me damne. En un mot, Madame, je ne connais de véritables religieuses que celles qui sont retenues ici par leur goût de la retraite et qui y resteraient quand elles n’auraient autour d’elle ni grilles ni murailles qui les retinssent. Il s’en manque bien que je sois de ce nombre, mon corps est ici, mais mon cœur n’y est pas, il est au dehors, et s’il fallait opter entre la mort et la clôture perpétuelle, je ne balancerais pas à mourir. Voilà mes sentiments. »


 



Justification :


 


Suzanne utilise la religion pour s'exprimer, elle est dans un couvent, ne souhaite pas pratiquer celle-ci, mais utilise « damne », pour dire à quel point elle est fatiguée de ce qu’elle subit. L’accumulation « je me déteste et je me damne » insiste encore plus sur ce faite.



Suzanne est contrainte depuis enfant de faire tout ce qu’on lui demande. On ne lui laisse jamais le choix, elle ne fait rarement quelque chose pour elle « en faisant ce qui sauve les autres ». Elle souhaiterait dire se qu’elle pense et faire ce qu’elle veut. C’est pour sa qu’elle se dit « hypocrite ».



De plus, la supérieure lui fait subir de multiples humiliations juste parce que cette sœur ne veut pas finir religieuse. Elle la juge à partir de cet événement, et non pour ce qu’elle vaut réellement. C’est pour cela qu’elle énonce que personne ne peut savoir ce qu’elle vaut, puisque personne ne lui laisse la possibilité de montrer ses qualités, talents.


 


A l’époque, les religieuses étaient envoyées au couvent, qu’elles le veuillent ou non : la soumission est dominante « en me soumettant à tout ». Les femmes n’ont pas beaucoup de pouvoirs et de place dans la société, c’est ce qu’elle fait comprendre à la supérieure que rare sont les femmes qui sont au couvent par leur propre décision. On les y a obligé. Puisque, comme le dit sœur Suzanne, il y a « grilles, murailles ». Ce qui montre qu’elles sont en prison, enfermées, ne peuvent pas sortir comme elles le veulent. Elles ne sont pas libres.


Elle l’avoue d’ailleurs elle-même « j’en suis de ce nombre », elle ne cache pas qu’elle est ici par obligation. Et que énormément de femmes sont dans la même position qu’elle.


 


L’expression « mon corps est ici, mais mon cœur n’y est pas, il est au dehors », accentue le faite qu’elle ne se sente pas bien au couvent. Qu’elle veuille être libre. Pour finir, elle lui dit clairement qu’elle n’hésiterait pas à mourir si elle devait rester enfermer dans cette prison, plutôt qu’à lutter contre cette vie qu’elle n’a pas choisie.


 


J'ai choisi ce passage car je trouve qu'il a une certaine force. Qu'en peu de mots, Diderot arrive à résumer le problème des couvents dans la société de l'époque.


 


 


 



Ressource Web http://www.mtholyoke.edu/courses/nvaget/dixhuitieme/lareligieuse.html

Document créé le 21/03/2010
par Cindy FLEURY




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Dernière modification le 25/01/2009 - 18:31

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