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Samedi 24 Mai 2025 , il est 19:43.

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Titre Paul et Virginie
Auteur Bernardin de Saint-Pierre

Edition © Livre de Poche ; Classique ; 1987 - [ Première publication en 1788 ]

Genre Roman
Registre Tragique

Personnages principaux # Paul
# Virginie

Appréciation personnelle
Critique - Analyses


Pas de note précisée.

 Paul et Virginie est un roman pastoral de Jacques-Henry Bernardin de Saint-Pierre (1737- 1814), écrit en 1787, puis publié en 1788 dans le quatrième Tome de ses Etudes de la nature. C'est l'unique roman de cet auteur, scientifique et écrivain, qui est un grand observateur consciencieux de la nature. Aussi, l'oeuvre est entrée dans la littérature de colportage. 


Ce roman remporte un grand succès, assure la célébrité de son auteur, et donc confirme son talent d'écrivain. Ce roman décrit avec une grande puissance les sentiments amoureux et la nostalgie du paradis perdu; et c'est également le roman d’une idylle puisque deux enfants se retrouvent dans un même univers, dans un même monde... Par ailleurs, au-delà de la description d'une société idyllique à laquelle il ne semble pas y croire, l'auteur expose sa vision pessimiste de l'existence, notamment avec un registre pathétique. Ce récit est un des chefs-d'œuvre du 18ème siècle.


Bernard de Saint-Pierre révèle, dans ce roman, une histoire d'amour impossible entre deux êtres attirés, dont le drame se déroule sur l'Ile Maurice, où il y a vécut deux ans (1768-1770). En effet, deux personnages, Paul et Virginie, grandissent ensemble dans cette île paisible, mais sont séparés par la civilisation et se retrouvent dans le drame.


Tout d'abord, le titre joue un rôle majeur. Effectivement, il provoque chez son lecteur quelques effets; plus précisément, la fonction d'identification. D'un autre côté, Paul et Virginie est une histoire de corps trop jeunes et de civilisation trop vieille.


Cependant, le roman nous projette avant plusieurs choses pour ainsi ressentir certaines choses; comme par exemple : nous sommes avant le désir, donc dans la simple satisfaction du besoin; avant la faute, donc dans l'innocence; avant la sexuation, donc dans l'indistinction des êtres... C'est un monde différent de celui des adultes.


Toutefois, on ressent comme un malheur qui va s'abbattre sur les deux personnages principales. Malheureusement, après une grande harmonie, Virginie souffre de l'amour mais n'ose le dire. Cette passion pour Paul la dévore, sans que celui-ci en prenne conscience. Mais lorsqu'il comprend, Virginie a déjà quitté l'île, son destin est en marche, et enfin, la mort les sépare après être si près du but. Ils vivaient heureux , mais soudain, tout les rattrappe : la jalousie, l'hypocrisie, la cupidité (du monde civilisé)... Tels de nouveaux Adam et Eve, les voilà chassés de ce merveilleux Eden.


L’évocation du sacrifice volontaire de Virginie possède une réelle intensité dramatique. Par la suite, l'auteur dénonce l'influence de la société qui a attiré Virginie en France. Quant à Paul, il mourira peu après. En outre, ils sont victimes de la société et de la nature, ce que Bernardin a voulut démontrer (un monde qui dêgoute nos âme). De plus, le dénouement de cette histoire compte parmis les pages les plus célèbres de 18°siècle.


Dans un autre cas, Paul et Virginie, qui consiste en une morale mélancolique, est le récit d'un amour contrarié (début de la chute vers le drame auquel ils sont destinés) au nom de la vertu. Le but est de toucher la sensibilité. Ce récit montre les bienfaits de la nature et de la vertu, indissociables. Loin des problèmes de la société, Paul et Virginie sont les acteurs d'un amour impossible. Virginie est le symbole de la pudeur.Mais on est plongé dans le pathétique, malgré la richesse du texte et la description de la nature. D'autre part, le problème, c'est que tout à l'air si bien; tout le monde est gentil et humble : on peut y voir un altruisme sans limite. Mais la vertu reste contamment la principale.


C'est une œuvre empreinte de lyrisme, ce qui lui assure une allure pré-romantique, puisque l'on peut trouver certains thémes comme l'amour (qui lie Paul et Virginie, une idylle); la nature qui amène un paradoxe. En effet, elle présente la pureté de l'univers magnifique, mais aussi la mort qui évoque le desepoir.

Par ailleurs, ce roman est dit mièvre car il se construit à partir d'éléments mélodramatiques. Il est aussi porteur de l’idéologie des Lumières; comme l'utopie heureuse qu'est l'aide des serviteurs noirs pour l'entreprise de Mme de la Tour et de Marguerite. Cette "famille" s'occupe uniquement du bonheur de leurs enfants et nul mécontentement ne vient interrompre cette belle harmonie. Ou encore, on constate que l'utopie peut être la comparaison faite par l'auteur pour dénoncer la monarchie par rapport au merveilleux monde dans lequel vivent Paul et Virginie.


Nonobstant, ce roman oppose la vertu de la vie champêtre, incarné par Virginie qui se trouve sur l'île puisqu'elle n'aime que Paul, et les corruptions sociales, incarnées par la tante de Virginie qui se trouve en France. Par conséquent, le bonheur absolu se transforme petit à petit au cours du roman en désespoir, fatalité et malheur.


En conclusion, Bernardin avait touché la sensibilité en s'adressant au cœur . Son roman marque le point d'aboutissement littéraire. Il est le résultat fatal d'une évolution qui, depuis l'abbé Prévost, s'efforce de substituer à l'esthétique classique (la sensibilité). Ce petit roman, malgré ses opinions philosophiques, a su toucher une nostalgie du bonheur. Bernardin de Saint-Pierre montre également que la vertu n’est pas toujours rattachée au savoir car Paul et Virginie ne savait pas lire ni écrire au début du roman. Il essait de montrer de par son roman, la possibilité d'obtenir une vie heureuse dans la simplicité tel que Paul et Virginie et que les fastes ostentatoires de la cour n'entraîne pas toujours le bonheur. Il réalise un plaidoyer pour la vie en retrait.


J’ai plutôt bien apprécié ce roman, surtout lors de la description de la nature qui nous transporte bien loin de la société dans laquelle on vit. Effectivement, cette description rend le monde en un univers féérique, dans lequel les mécontentements (que l'on peut retrouver surtout en ville) n'existent pas.


Note ?


 



Résumé

Deux femmes françaises, Mme de la Tour, une veuve d'un aristocrate, et Marguerite, une paysanne bretonne abandonnée, mettent au monde Virginie et Paul, sur l'Ile Maurice. Les deux femmes, qui habitent l'une à côté de l'autre, unissent leur détresse et leur pauvreté et exploitent la terre. Leurs deux enfants grandissent et sont liés par une tendresse fraternelle. A l'adolescence, ils découvrent que leurs sentiments changent, plus particulièrement les sentiments de Virginie. Mais, un accident survient; en effet, un cyclone ravage l'exploitation. Cependant, la tante de Mme de la Tour demande à sa nièce de lui envoyer Virginie. Celle-ci embarque pour la France; mais Paul, non prévenut, est desespéré : la séparation est douloureuse.


Virginie souffre de cette nouvelle vie, malgré la fortune laissée par sa tante. Virginie et Paul restent sans contact pendant presque un an. Lorsque la tante veut marier Virginie, celle-ci préfère retrouver Paul. Sur le chemin du retour à son île, le bateau est pris dans une tempête, et la jeune fille meurt noyée sous les yeux de Paul, impuissant. Peu de temps après, le chagrin tue aussi Paul et les deux mères.


 



Extrait choisi
et justification


On vit alors un objet digne d'une éternelle pitié: une jeune demoiselle parut dans la galerie de la poupe du Saint-Géran, tendant les bras vers celui qui faisait tant d'efforts pour la joindre. C'était Virginie. Elle avait reconnu son amant à son intrépidité. La vue de cette aimable personne, exposée à un si terrible danger, nous remplit de douleur et de désespoir. Pour Virginie, d'un port noble et assuré, elle nous faisait signe de la main, comme nous disant un éternel adieu. Tous les matelots s'étaient jetés à la mer. Il n'en restait plus qu'un sur le pont, qui était tout nu et nerveux comme Hercule. Il s'approcha de Virginie avec respect: nous le vîmes se jeter à ses genoux, et s'efforcer même de lui ôter ses habits; mais elle, le repoussant avec dignité, détourna de lui sa vue. On entendit aussitôt ces cris redoublés des spectateurs: "Sauvez-la, sauvez-la; ne la quittez pas!" Mais dans ce moment une montagne d'eau d'une effroyable grandeur s'engouffra entre l'île d'Ambre et la côte, et s'avança en rugissant vers le vaisseau, qu'elle menaçait de ses flancs noirs et de ses sommets écumants. A cette terrible vue le matelot s'élança seul à la mer; et Virginie, voyant la mort inévitable, posa une main sur ses habits, l'autre sur son cœur, et levant en haut des yeux sereins, parut un ange qui prend son vol vers les cieux.
O jour affreux! hélas! tout fut englouti. La lame jeta bien d'humanité avait portés à s'avancer vers Virginie, ainsi que le matelot qui l'avait voulu sauver à la nage. Cet homme, échappé à une mort presque certaine, s'agenouilla sur le sable, en disant: "O mon Dieu! vous m'avez sauvé la vie; mais je l'aurais donnée de bon cœur pour cette digne demoiselle qui n'a jamais voulu se déshabiller comme moi." Domingue et moi nous retirâmes des flots le malheureux Paul sans connaissance, rendant le sang par la bouche et par les oreilles.


On retrouve ici, l'épisode le plus important du roman. En effet, c'est l'une des scènes les plus importantes : le naufrage de Virginie car il a été inspiré par un fait divers qui s'est produit en 1744.


Il y a comme une fatalité tragique de Virginie puisqu'elle incarne la vertu et est prise dans un tourment qui la mène à la mort. Tout à l'air calme comme la nature puis soudain arrive immédiatement le drame qui représente donc la mort, contre laquelle les humains sont impuissants.


Le "hélas! tout fut englouti" résume l'anéantissement du bateau, mais aussi des humains, car si Virginie meurt, c'est aussi tout son entourage qui meurt de chagrin. Ce passage se montre presque en une image mythologique. Aussi, le combat que mène le héro éponyme Paul, le matelot, pour secourir Virginie, prisonnière, rappelle l'histoire des Grecs avec Persée le héro et Andromède, la prisonnière. Mais, cette scène victorieuse n'est pas tout-à-fait la même dans le roman puisque dans celui-ci, on observe la grande défaite.


Par contre, la scène choquante fut que Virginie se laisse mourir presque comme un sacrifice, un suicide. En effet, elle refuse de retirer ses habits pour seulement garder sa pudeur (d'où l'incarnation de la vertue); c'est alors qu'elle meurt pour cet acte. De plus, on constate un troisième personnage qui n'est qu'un matelot et qui risque sa vie pour elle, il n'est pas un personnage principale, mais se présente comme uèn héro qui rappelle Hercule.


Grâce notamment à cet extrait, le roman regroupe plusieurs éléments pathétiques qui lui donne une allure pré-romantique. et alors ?


 



Ressource Web

Document créé le 17/03/2010
par Khadija BOUDYKKAN




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Dernière modification le 25/01/2009 - 18:31

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