Lecture méthodique :
vers le commentaire littéraire

Analyser des textes littéraires appartenant aux courants littéraires et en rendre compte dans un texte cohérent et correct présuppose d'abord la reconnaissance du texte littéraire.

Lire un texte littéraire est un acte complexe qui se fonde sur un va–et–vient entre l'identification de structures, d'éléments formels et l'attribution d'une signification correspondante, à la lumière du sens global du texte.

Dans une œuvre littéraire, l'écrivain communique sa vision du monde. La réalité qu'il choisit est perçue à travers ses émotions et ses réactions. C'est cet ensemble d'impressions qui confère à l'œuvre son unité et sa cohérence et en détermine l'atmosphère générale. La fonction ex­pressive du langage est une fonction importante dans l'écrit littéraire.

 

Le texte littéraire a aussi un pouvoir d'évocation. Tout le contenu du message n'est pas explicitement formulé. Le sens est présent dans une succession de mots, un rythme de phrases, une sonorité. De plus, certaines œuvres portent en elles toute une symbolique.

L'œuvre littéraire est un produit du travail sur la forme. Le langage y est non seulement un moyen pour communiquer, comme dans le cas des textes fonctionnels, mais une fin. La forme devient sens au même titre que le fond. L'écrivain valorise la forme en inventant des métaphores, en produisant des alliances inusitées de mots, en renouvelant les images, pour mieux découvrir le monde sous un autre jour. En conséquence, la fonction poétique demeure la fonction dominante dans le texte littéraire. L'œuvre littéraire, comme texte culturel, est reconnue par la société non seulement pour des fins didactiques, mais aussi pour des fins esthétiques.

 

Le texte littéraire est non univoque. Par sa richesse sous tous les plans, il se prête à de nom­breuses interprétations. C'est en ce sens que l'on parle de plus en plus du caractère polysémique du texte littéraire.

 

Enfin, l'œuvre littéraire est aussi marquée d'une certaine intemporalité. Bien qu'elle soit le produit et le miroir d'une époque, elle renferme des valeurs universelles qui la sauvent de l'usure du temps. On relit les œuvres littéraires anciennes non uniquement pour leurs qualités esthétiques, mais aussi parce que leurs thèmes n'ont pas vieilli. L'amour, la mort, la religion, la misère humaine, l'angoisse existentielle, les relations interpersonnelles sont des thèmes universels et de tous les temps.

Elle s’efforce de mettre en évidence le travail effectué par l’écrivain sur la langue (repérage du projet et des procédés d’écriture) pour produire des effets de texte.

Situer le texte Quel est le genre ? Quelle est la tonalité (ou registre) dominante employée ?

Du grec pathein «souffrir »,  il naît de la vue des souffrances d’autrui qui crée de la compassion chez celui qui lit ou regarde celui qui souffre. Cela peut-être provoqué par la douleur, l’horreur, la terreur, la tristesse.

Les procédés du pathétique sont marqués par un lexique de l’affectivité, de la souffrance, de l’exagération, par l’introduction du discours direct qui fait entendre la voix de la victime et par la fréquence des modalités interrogatives et exclamatives.

polémique

qui suppose une attitude critique, qui vise une discussion vive ou agressive.

Les procédés sont multiples : exagération ( superlatifs, hyperboles), simplification ( formule-choc résumant une thèse), lexique dévalorisant, figures d’ironie, visant à susciter le mépris.

ironique

comique

c’est celui qui provoque le rire : il peut être satirique (on se moque de la société dans laquelle on vit), il peut introduire le burlesque (utilisation d’un style familier pour parler d’un sujet noble, le grotesque (comique de caricature, grossir les traits).

absurde

humoristique

Il naît de la souffrance de héros souvent solitaires, confrontés aux drames de la destinée humaine, à la fatalité, au mal, à la mort ( chronique d’une mort annoncée).

Le langage est souvent soutenu, l’accent est mis sur la situation désespérée du personnage qui est confronté à des forces qui le dépassent.

dramatique

En littérature, on appelle poésie lyrique les textes qui expriment des sentiments. Les thèmes sont variés : amour, fuite du temps, goût de la nature, le bonheur, le joie.

Les procédés reposent essentiellement sur l’utilisation de la 1ère personne, sur le lexique des sentiments, les modalités exclamatives et interrogatives.

Il emprunte ses caractéristiques au genre de l’épopée, long poème antique ou médiéval qui raconte les exploits souvent guerriers de héros surhumains, confrontés à des obstacles colossaux, dans un univers immense où s’exercent encore des forces surnaturelles.

Un texte épique vise à susciter l’effroi, l’étonnement, l’admiration.

Les procédés sont ceux de l’agrandissement : pluriels, hyberboles, superlatifs ( le plus grand), comparaisons et métaphores hyperboliques.

celui de la plainte (deuil, déploration) : lexique de la souffrance, de la solitude, de la plainte

didactique

il se caractérise par l’intrusion d’un élément surnaturel dans un monde qui ne l’est pas, ceci déstabilise le personnage et le lecteur qui doutent. Cela produit un effet inquiétant. C’est l'hésitation éprouvée entre une interprétation rationnelle et irrationnelle (selon Todorov).

L’auteur situé dans son siécle, dans son mouvement littéraire, ... L’époque de la vie de l’auteur, les circonstances de la rédaction du texte (si ces renseignements sont utiles à l’explication) Le paratexte : Quelles informations sont apportées par le titre, le sous-titre, les paragraphes, la ponctuation, les illustrations, la mise en page du texte, les didascalies (au théâtre), la forme poétique, la versification ?

C'est la partie la plus technique puisqu'elle nécessite de connaître des éléments, de les reconnaître puis de proposer des analyses de leur emploi dans le texte (notion d'écart à la norme). Il s'agit d'une activité de dé-composition du texte.

Dans une œuvre littéraire, l'écrivain communique sa vision du monde. La réalité qu'il choisit est perçue à travers ses émotions et ses réactions. C'est cet ensemble d'impressions qui confère à l'œuvre son unité et sa cohérence et en détermine l'atmosphère générale. La fonction ex­pressive du langage est une fonction importante dans l'écrit littéraire.

 

Le texte littéraire a aussi un pouvoir d'évocation. Tout le contenu du message n'est pas explicitement formulé. Le sens est présent dans une succession de mots, un rythme de phrases, une sonorité. De plus, certaines œuvres portent en elles toute une symbolique.

L'œuvre littéraire est un produit du travail sur la forme. Le langage y est non seulement un moyen pour communiquer, comme dans le cas des textes fonctionnels, mais une fin. La forme devient sens au même titre que le fond. L'écrivain valorise la forme en inventant des métaphores, en produisant des alliances inusitées de mots, en renouvelant les images, pour mieux découvrir le monde sous un autre jour. En conséquence, la fonction poétique demeure la fonction dominante dans le texte littéraire. L'œuvre littéraire, comme texte culturel, est reconnue par la société non seulement pour des fins didactiques, mais aussi pour des fins esthétiques.

 

Le texte littéraire est non univoque. Par sa richesse sous tous les plans, il se prête à de nom­breuses interprétations. C'est en ce sens que l'on parle de plus en plus du caractère polysémique du texte littéraire.

 

Enfin, l'œuvre littéraire est aussi marquée d'une certaine intemporalité. Bien qu'elle soit le produit et le miroir d'une époque, elle renferme des valeurs universelles qui la sauvent de l'usure du temps. On relit les œuvres littéraires anciennes non uniquement pour leurs qualités esthétiques, mais aussi parce que leurs thèmes n'ont pas vieilli. L'amour, la mort, la religion, la misère humaine, l'angoisse existentielle, les relations interpersonnelles sont des thèmes universels et de tous les temps.

Elle s’efforce de mettre en évidence le travail effectué par l’écrivain sur la langue (repérage du projet et des procédés d’écriture) pour produire des effets de texte.

Repérages
Instruments d'analyse
Pistes d'interprétation
Mots clés
Axes d'étude




















liens logiques

procédés grammaticaux procédés rhétoriques

figures de l'insistance

figures de l'opposition

procédés musicaux composition (sonorités, prosodie, …)

métrique

rythmes

références culturelles implicites ou explicites (mythologie, littérature, histoire, arts, …) Interpréter le texte Les repérages ne suffisent en rien s’ils ne sont pas accompagnés d’analyses argumentées des effets produits.

En vue d'une interprétation pertinente, l'analyse systématique d'un certain nombres d'indicateurs textuels est sine qua non. On procède de manière linéaire en étudiant chacune des unités textuelles (mots, groupe de mots, phrases, …) : tout repérage doit s'accompagner d'un commentaire, d'une remarque.

Au cours de l'étude littéraire, on se rend progressivement compte que les observations successives ne sont pas indépendantes les unes des autres, et peu à  peu apparaissent des centres d'intérêts qui lient les différents commentaires.

Déterminer UNE problématique d'étude

ceci dépend  il de cela ?

ceci peut-il se résumer en cela ? 

Introduction
Elle expose des connaissances littéraire sur l'extrait
et pose une question d'interpétation du texte.

du texte auquel appartient le passage

de l'auteur et de son oeuvre

du contexte (histoire, courants littéraires, etc.)

du registre, du genre

annonce de l'organisation de la réponse

(grands axes du plan)

Développement
Il déploie les éléments repérés dans l'analyse littéraire
de manière organisée, généralment du plus simple vers le plus complexe.

chaque partie aborde 1 aspect, 1 thème ou 1 idée

chaque partie possède 1 introduction et 1 conclusion

chaque  sous-partie cite précisément le texte
(sans se contenter de paraphrase
et en utilisant des instruments d'analyse)

chaque partie se subdivise en plusieurs sous-parties

les parties s'enchaînent avec des mots de liaison

des transitions logiques sont faites entre les parties 

Conclusion
Elle permet de faire le point des idées avancées
et de terminer son argumentation.

(3ème partie ou III)

Vous pouvez évoquer :
• une atmosphère (euphorique, idyllique, austère, morbide...)
• une coloration (sentimentale, romantique, cham­pêtre...)
• une écriture (baroque, classique…)
• un effet (saisissant de suspense, d'attente...)
• une impression, une notation (psychologique, spatiale, tempo­relle...)
• une observation (précise, pénétrante, minu­tieuse...)
• une portée (universelle, symbolique, révolution­naire...)
• une réflexion (amère, sereine, désabusée, pro­fonde...)
• une sensation (auditive, visuelle, olfactive...)
• un sentiment, une signification (psychologique, morale, poli­tique…)
• un thème (original, traditionnel, populaire…)
• une technique (impressionniste, picturale, novatrice, traditionnelle, originale...)
• un style (original, sec, ample, incisif, elliptique, oratoire, familier, soutenu, délié, heurté...)
• une tonalité (comique, satirique,. bouffonne, bur­lesque, grotesque, polémique, critique, drama­tique, pathétique, tragique, lyrique, solennelle, intimiste, iro­nique, sarcastique...)…

Un mot, un vers, une phrase, un texte, une œuvre… accentue, confirme, dénote, rappelle, allie, constitue, dépeint, explique, caractérise, construit, présente un caractère, exprime, comporte, se compose de, crée, développe, compose, décrit, énumère, illustre, confère, montre, met en évidence, évoque, implique, indique, oppose, signifie, insiste présente, situe, produit, renseigne, souligne, met l'accent (sur), qualifie, suggère, rappelle, représente, suscite, restitue, sym­bolise, évidence, reflète, résume, traduit, relie, retrace, unit, renforce, révèle… Un procédé stylistique ou une figure de rhétorique… connote, dénote, révèle, donne au lecteur (l'impression, l'illusion, le sentiment de), oppose, revêt, témoigne de, souligne, anime, renforce, appuie, met en valeur, met en évidence, signale, rapproche… Un narrateur, un romancier, un poète… accumule, déplore, mentionne, affirme, désigne, met en garde, alerte (sur), dessine, analyse, prône, approfondit, dresse (le portrait), propose, recourt à, brosse ou ébauche (un portrait), emploie, réfute, campe (un personnage), esquisse,(re)trace, exalte (un héros), célèbre (un sentiment), s'indigne de, communique, expose, s'insurge, consacre, fait l'éloge de, critique, teinte de, déclare, introduit, transfigure, définit, ironise (sur), use de, utilise… L'auteur, le locuteur… réussit (à), évoque, cherche (à), s’efforce (de), se contente de, souligne, fait ressortir, insiste (sur), s’appuie (sur), fait allusion (à), dénonce, justifie, étaye, avance, développe, décrit, introduit, sug­gère, se propose de, commente, analyse, explique, décrit, adopte (tel fait textuel), procède par, s'emploie à, renvoie à, qualifie, précise… Le personnage… séduit, éprouve, rencontre, ressent, perçoit (comme), confronte, traduit, est sensible à, réalise, procure, émerveille, se caractérise comme, fascine, apprécie, apporte, considère, (s’) enthousiasme, (s’) imagine, impressionne, soupçonne, découvre, souffre (de), apparaît (comme), soulève, néglige, suscite, déplore, incarne, représente, constitue un exemple de, se pose en modèle de, est caractéristique de, est représentatif de… Le lecteur… admire, éprouve, s'interroge, ressent, comprend, est ému, partage, découvre, est touché, perçoit, se demande, s'identifie, se projette, considère que, se demande si, adhère à, ressent, devine, comprend, apprécie, reconnaît, goûte plus particulièrement, …

« Lire, c’est construire du sens ». Une lecture méthodique commence donc par une hypothèse de lecture. L’étude précise doit ensuite confirmer ou infirmer cette première hypothèse de départ.

Dans la communication littéraire, le code est double; on a devant soi un

code sémantique et un code esthétique.La spécificité de la communication littéraire est justement d'engendrer ses propres codes esthétiques et de transmettre ainsi une expérience individuelle, unique. Le problème de l'écrivain est de permettre à un langage, constamment menacé par le cliché et le banal, de dire le nouveau, l'exceptionnel.

Ce qu’elle refuse

Elle rejette la paraphrase et ne produit pas une traduction du sens du texte

par une sorte de mise à plat du signifié.

La répétition du texte sous une formulation différente et souvent imprécise. Pour l'éviter il convient de comprendre le sens du verbe expliquer, qui signifie étymologiquement déplier, déployer.

Elle ne mime pas passivement le développement linéaire du texte.

Elle n’attribue pas à l’auteur, a priori une intention,

ce qui exclut des formulations du type : « qu’a voulu dire l’auteur ? ».

Elle ne suppose pas que le contenu (idées, thèmes) et la forme (style) puissent être dissociés.

Elle ne s’enferme pas dans des préjugés esthétiques.

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